Commentaire de gestion - Juin 2018

Le 1er semestre 2018 n’aura pas été un long fleuve tranquille pour les marchés boursiers. Après avoir été portées à la fin de l’année dernière par les promesses de baisses d’impôts et le programme de relance de Donald Trump, les bourses mondiales ont soudainement été stoppées dans leur élan par l’annonce d’une hausse des salaires américains supérieure aux attentes, faisant ressurgir les craintes d’un retour de l’inflation. Cette inquiétude sur un risque pourtant plus potentiel que réel s’est alors propagée comme une traînée de poudre à l’ensemble des places financières et provoqué une correction des indices de près de 10%. Une chute brutale vite corrigée par la reprise de la tendance haussière stimulée par la solidité de la croissance économique et la qualité des résultats des entreprises.

Ce regain d’optimisme s’est avéré hélas de courte durée ! La décision de Donald Trump d’instaurer des taxes sur certains produits chinois et européens n’a pas manqué d’inquiéter les investisseurs qui redoutent aujourd’hui l’escalade des tensions commerciales et leur impact sur la croissance économique. Après avoir renoué avec leurs plus hauts à la mi-mai, les indices européens abandonnaient en quelques jours l’essentiel de leurs gains pour finalement terminer le semestre dans le rouge  (EuroStoxx 50  -3,09% ; Stoxx Europe 600 -2,38% ; Dax allemand -4,73% ; SMI suisse -7.18%).

S’il importe de rester vigilant sur le risque bien réel d’une aggravation des tensions entre les Etats-Unis et leurs partenaires, notamment avec la Chine, nous ne croyons pas pour autant au « scénario du pire », les économies des pays concernés étant trop imbriquées pour envisager un fort repli protectionniste qui leur serait à terme extrêmement préjudiciable. A cet égard, la voie de sortie esquissée entre les Etats-Unis et l’Europe sur l’industrie automobile (baisse généralisée des taxes) est de bon augure et serait de nature, si elle se confirme, à ramener la confiance sur les indices actions.

Dans ce contexte, les baisses significatives enregistrées ces dernières semaines dans certains secteurs (automobile, biens d’équipement, technologie) constituent des opportunités d’investissement qu’il convient de saisir à quelques semaines de la publication des résultats semestriels qui s’annoncent de bonne facture. Le retour à des valorisations raisonnables en Europe comme aux Etats-Unis conforte par ailleurs notre scénario d’un potentiel de hausse supplémentaire des actions cette année.

Par Philippe de Cholet