Commentaire de gestion - Decembre 2020

L’année 2020 n’aura décidément pas été de tout repos pour les investisseurs ! Après s’être rapprochés de leurs plus hauts historiques en février, puis connu un décrochage brutal en mars du fait de la pandémie, les marchés européens ont ensuite progressivement effacé une bonne partie de leurs pertes, portés par l’importance des mesures d’accompagnement prises par les gouvernements, le maintien d’une politique monétaire accommodante et les espoirs d’un vaccin contre le Covid qui se sont concrétisés en novembre avec l’annonce par le laboratoire américain Pfizer de la mise au point d’un premier vaccin efficace.

Une bonne nouvelle qui a sans doute été le principal catalyseur de la hausse des indices au dernier trimestre. Alors que le mois d’octobre avait été marqué par un recul des marchés dans un contexte dominé par les nouveaux progrès de l’épidémie aux Etats-Unis et l’arrivée d’une seconde vague en Europe, le communiqué de Pfizer a déclenché une hausse spectaculaire des principaux indices (+22% pour le CAC 40 entre le 1er et le 27 novembre !), les investisseurs anticipant un prochain retour à la normale de la vie économique. Ce regain d’optimisme s’est traduit par l’envolée des actions des secteurs les plus menacées par la poursuite de l’épidémie : banques et sociétés financières, automobiles, transport aérien, etc.

Mais les marchés ont aussi trouvé des motifs d’optimisme dans le bon déroulement et le résultat de l’élection américaine. La victoire de Joe Biden a non seulement dissipé les craintes de voir la première puissance mondiale s’engager dans une crise institutionnelle majeure mais elle a aussi, en sonnant la fin de l’ère Trump, ouvert la voie vers un apaisement et une normalisation des relations internationales. Toujours en novembre, la signature d’un accord de libre-échange par la Chine et 15 pays de la zone Asie-Pacifique (représentant 30% du PIB mondial) est venue confirmer que, loin d’être menacée, la mondialisation suit son cours tout comme la montée en puissance de l’Asie devenue le centre de gravité de l’économie mondiale.

Last but not least, la bonne tenue des marchés en décembre a permis aux principaux indices de finir l’année sur des niveaux largement supérieurs à ceux du 1er janvier, le palmarès faisant toutefois apparaître de fortes disparités entre les zones géographiques. Si les indices américains et asiatiques affichent des hausses significatives (Nasdaq +43.6%, S&P 500 +16.26%, Nikkei +16%, Shangaï Composite Index +13,87%) en grande partie imputables au poids des valeurs technologiques aujourd’hui très recherchées par les investisseurs, les indices européens, à l’exception du Dax allemand (+3.5%), finissent l’année sur une note nettement plus morose (CAC 40 -7,1% ; EuroStoxx 50 -5,14% ; FTSE anglais -14,3% ; IBEX espagnol -15,5%). Un scénario qui pourrait bien s’inverser cette année si les anticipations d’une forte reprise de la croissance se confirment. Fortement représentées dans les indices européens, les valeurs cycliques sont en effet encore loin d’avoir retrouvé les niveaux d’avant la crise sanitaire. Un constat qui nous amène à être raisonnablement optimiste sur le potentiel d’appréciation à moyen terme des marchés actions européens qui continueront par ailleurs à bénéficier d’un contexte de taux extrêmement bas.

Par Philippe de Cholet