Commentaire de gestion - Juin 2021

La bonne tenue des places financières en début d’année s’est poursuivie au second trimestre (EuroStoxx 50 +3,70% ; S&P 500 +8,17% ; CAC 40 +7,26%), le contexte global restant toujours très favorable aux marchés actions portés par une situation sanitaire en voie d’amélioration, une croissance mondiale robuste et un soutien sans faille des Banques Centrales bien décidées à maintenir des politiques monétaires accommodantes.

La publication début mai de l’indice annuel des prix aux Etats-Unis en avril (+4,2%) et  la hausse des prix à la production en Chine le même mois (+6,8%) sont venues toutefois jeter un froid sur les marchés, ravivant les craintes des investisseurs sur un possible retour de l’inflation et son corollaire, la hausse des taux d’intérêt. Un scénario qui ne semble pourtant pas validé par les marchés obligataires à ce stade si l’on en juge par l’évolution des taux longs sur la période. A l’instar des Banques Centrales, une majorité d’économistes impute les pressions inflationnistes actuelles à des effets de rattrapage et des goulots d’étranglement dans certains secteurs (cf les semi-conducteurs), un phénomène qui ne serait que transitoire à leurs yeux.

Un point de vue que nous partageons chez Matignon Finances. Si les prix à la consommation devaient remonter au cours des prochains mois du fait du redémarrage économique, la reprise inflationniste ne semble pas pour l’instant présenter un caractère durable, et ce pour au moins deux raisons :

- le chômage, bien qu’en baisse, reste à des niveaux élevés, et les capacités de production des entreprises sont loin d’être saturées,

- les Banques Centrales ont confirmé à plusieurs reprises qu’elles resteraient au chevet de l’économie, repoussant les hausses de taux à la fin de l’année 2023.

Seule ombre au tableau : compte tenu de la hausse des marchés depuis un an, les actions n’apparaissent plus sous-évaluées, que ce soient les valeurs cycliques qui ont été les grandes gagnantes de la hausse observée au 1er trimestre ou les valeurs de croissance qui, après une année 2020 glorieuse, restent aujourd’hui bien valorisées. Sur ces bases, les actifs risqués pourraient connaître une forte volatilité au second semestre, en particulier si les interrogations sur le caractère « transitoire » de l’inflation actuelle revenaient en force et/ou si l’impact du variant Delta s’avérait plus important que prévu. Sur ces bases, notre gestion restera plus que jamais guidée par un souci de prudence, basée sur une forte réactivité dans les allocations d’actifs et une grande sélectivité dans le choix des titres à détenir.

Par Philippe de Cholet