Commentaire de gestion - Septembre 2019

Fidèle à ses habitudes estivales, la conjoncture boursière au 3ème trimestre n’aura pas été un long fleuve tranquille ! Aux risques déjà bien identifiés au premier semestre (conflit commercial sino-américain, perspective d’un Brexit sans accord, interrogations sur l’ampleur du ralentissement de l’économie chinoise) sont venus s’ajouter le mini choc pétrolier provoqué par l’attaque des installations pétrolières saoudiennes et surtout les craintes d’une récession mondiale fondées sur la publication d’indicateurs économiques décevants, en particulier dans le secteur industriel pénalisé par le climat d’attentisme liée aux menaces protectionnistes.

 

Dans ce contexte géo-politique et économique dégradé, la poursuite de la hausse des marchés boursiers peut paraître surprenante. Parmi les raisons qui peuvent expliquer cette remarquable résistance figurent sans doute le fait qu’une majorité d’investisseurs considère comme probable, à un an de l’élection présidentielle américaine, la conclusion d’un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine. S’ajoute à cela la poursuite de la politique ultra accommodante des Banques Centrales, une nouvelle fois confirmée cet été avec la décision de la Fed de baisser pour la première fois depuis 10 ans ses taux directeurs. Une mesure certes attendue par les investisseurs mais qui est malgré tout venue conforter le scenario du maintien d’une politique de taux d’intérêt bas, par définition favorable à l’investissement et à la consommation.

 

Sur ces bases, l’hypothèse d’une récession mondiale n’apparaît pas le scénario le plus probable, même s’il convient de rester vigilant face au risque bien réel de voir le ralentissement du secteur industriel s’étendre progressivement à celui des services. Un cas de figure qui, s’il se vérifiait, amènerait sans doute les pays occidentaux (Etats-Unis, Allemagne) à actionner les leviers budgétaires. Un changement politique majeur qui viendrait prendre le relais des politiques monétaires accommodantes et ne manquerait pas de se traduire par un surplus d’activité particulièrement bienvenu à l’heure où la croissance mondiale montre des signes d’essoufflement manifestes.

 

Nous restons donc assez confiants sur le potentiel de hausse des marchés actions à moyen terme, même si celui-ci apparaît nécessairement plus limité après la belle progression des indices depuis le début de l’année. Cet optimisme prudent nous amène à conserver une allocation équilibrée dans nos portefeuilles, entre les actions et les « poches défensives » principalement constituées de placements obligataires diversifiés, de fonds de gestion alternative ou de produits immobiliers OPCI/SCPI qui continuent à offrir des rendements relativement élevés (4-5%) pour un risque maîtrisé.

 

Par Philippe de Cholet