Commentaire de gestion - Décembre 2019

L’année 2019 s’est avérée à de nombreux égards paradoxale. Dans un environnement économique marqué par un ralentissement généralisé, notamment en raison de la guerre commerciale sino-américaine, les places boursières ont enregistré des performances tout à fait remarquables (CAC 40 +26,4%, CAC Small +15,2%, EuroStoxx 50 +24,8%, S&P 500 +27%, Nasdaq +35,2%), amenant les principaux indices à des niveaux proches de leurs records (le CAC 40 évolue désormais au-dessus des 6000 points, un niveau inégalé depuis douze ans). Le scepticisme qui prévalait fin 2018 avec les craintes de récession aux Etats-Unis et en Europe a rapidement laissé la place à un regain de confiance imputable à la décision inattendue de la Réserve Fédérale de baisser en début d’année ses taux directeurs. Un signal fort adressé aux investisseurs qui ont par ailleurs été rassurés au fil des mois par la bonne tenue de l’économie américaine et la perspective d’un accord commercial sino-américain de « phase 1 » qui, après bien des tergiversations, devrait finalement être signé ce mois-ci.

 

Dans ce contexte géopolitique en voie d’apaisement, l’horizon économique semble s’être quelque peu dégagé ces dernières semaines et permet d’espérer à moyen terme un rebond de l’activité économique mondiale alimenté par le redémarrage de l’investissement, une bonne tenue de la consommation et le maintien de politiques monétaires accommodantes de part de d’autre de l’Atlantique. Malgré les risques liés au protectionnisme et aux incertitudes politiques, l’économie mondiale ne nous semble donc pas menacé par le risque d’une récession en 2020.

 

Si une réédition de l’euphorie boursière de ces derniers mois paraît difficile à imaginer en 2020 (les valorisations apparaissent en ligne avec leurs moyennes historiques et la baisse des taux ne pourra de toute évidence constituer un facteur de soutien aussi déterminant qu’en 2019), certains éléments incitent toutefois à ne pas exclure une poursuite de la tendance haussière, même si celle-ci s’annonce plus modérée et sans doute aussi plus sélective. En effet, dans un contexte durable de taux bas, les actions resteront un actif de choix pour les investisseurs toujours à la recherche de solides rendements dans un monde qui en manque cruellement. Cette quête pourrait profiter aux actifs restés à l’écart de l’envolée boursière de 2019, comme par exemple les banques, certains acteurs de l’énergie ou les petites et moyennes valeurs qui accusent un retard encore important par rapport aux grandes valeurs. Enfin, les marchés actions pourraient bénéficier d’une certaine reprise des volumes qui, paradoxalement, ont été assez faibles en 2019. Sur ces bases, nous pensons que les marchés recèlent de nombreuses opportunités qu’il conviendra de saisir dans le cadre d’une approche tactique et très réactive de l’allocation d’actifs.

 

 

Par Philippe de Cholet