Commentaire de gestion - Septembre 2020

L’optimisme qui avait prévalu chez les investisseurs en juillet et août a été remis en question en septembre, le décrochage des valeurs technologiques américaines en début de mois ayant déclenché un vaste mouvement de prises de profits sur les marchés mondiaux, sans céder toutefois à la panique. Si les principaux indices affichent au 3ème trimestre des performances largement positives, les investisseurs semblent avoir pris brutalement conscience de la fragilité de l’économie mondiale. Face à l’accumulation des signes d’une seconde vague de l’épidémie de Covid-19, les espoirs d’une reprise économique portés par le fort rebond de l’activité en mai/juin suivi d’une stabilisation en juillet/août, semblent avoir laissé la place aux craintes d’un re-confinement dans les zones les plus touchées, notamment en Europe (France, Italie, Espagne) et aux Etats-Unis (New York).

Outre le spectre de voir la crise sanitaire s’aggraver, la prise en compte du risque politique tend également à revenir en force sur les marchés à quelques semaines des élection présidentielles américaines et des négociations sur le Brexit, deux échéances importantes dont l’issue apparaît à ce jour très incertaine.

Aux Etats-Unis, l’incapacité des démocrates et des républicains à trouver un compromis sur le vote d’un plan de soutien à l’économie a également pesé négativement sur la confiance des investisseurs, déjà passablement nerveux face à la posture de Donald Trump qui a laissé entendre qu’il ne transmettrait peut-être pas pacifiquement le pouvoir s’il perdait l’élection présidentielle… Un cas de figure à priori peu probable mais qui, s’il se vérifiait, ne manquerait pas d’impacter une économie américaine de nouveau en phase de forte accélération si l’on en juge la croissance enregistrée au 3ème trimestre (+7,4%, soit un record historique de +33% en rythme annualisé !).

Dans ce contexte, la poursuite de politiques budgétaires et monétaires volontaristes et accommodantes sera plus que jamais déterminant pour rassurer les marchés face au risque bien réel d’une rechute de la croissance au 4ème trimestre. L’engagement récemment réaffirmé des banques centrales à maintenir les taux longs très bas pendant longtemps reste favorable aux actions et aux actifs risqués d’une façon générale. En outre, les progrès de la recherche médicale devraient devenir plus tangibles au fil des mois et soutenir la confiance des agents économiques. Au-delà de la remontée de la volatilité sur les actions à laquelle on assiste depuis quelques mois, nous restons fidèles à l’approche raisonnablement optimiste et prudente que nous évoquions dans notre dernier commentaire. Sur ces bases, les points bas atteints sur certains segments du marché boursier, notamment les valeurs cycliques, constituent sans doute de bonnes opportunités d’investissement dans une perspective à moyen-long terme.

Par Philippe de Cholet